Sommes-nous moins français parce que nous vivons de l’autre côté du périphérique ?
Des lycéens et lycéennes d’Epinay-sur-Seine dénoncent les conditions dans lesquelles ils ont préparé leur bac. Dans cette tribune parue dans Le Monde, ils questionnent la place qu’ils ont dans la République. Parce qu’il n’est plus possible de tolérer les discriminations dans une France qui se définit comme laïque.
Quand Solidarité Laïque rencontre ces élèves du lycée d’Epinay-sur-Seine (93), ils préparent leur bac dans des conditions « à peine croyables » : des salles de classe trop petites et mal isolées, 2 toilettes pour 800 filles, un bruit continu de marteaux piqueurs… Tous questionnent cette réalité quotidienne : la discrimination, ce sentiment d’être condamnés à une sous-citoyenneté et à une relégation systématique de leur territoire. « Liberté, égalité, fraternité, ces trois mots vaudraient-ils plus pour certains que pour d’autres ? », demandent-ils.
L’égalité, une condition pour vivre ensemble
Commence alors une longue aventure, nourrie de lectures, de projections et de débats. Qu’a-t-on à dire si jamais nous obtenons une tribune dans un grand quotidien national ? Comment veut-on le dire ? Comment être entendus sans être à nouveau étiquetés ? « Nous avons peur que notre colère fasse peur, qu’elle nous interdise encore une fois de prendre la parole, qu’elle nous enferme dans cette case ‘jeunes de banlieues’ que la société a créée pour nous. »
Quelques mois plus tard, un ultime atelier est organisé à Solidarité Laïque pour finaliser le texte. Le quotidien Le Monde accepte de le publier en exclusivité et le 24 juin, Jean-Louis BIANCO, le Président de l’Observatoire de la laïcité, recevra officiellement Solidarité Laïque et les élèves. « Pour respecter le principe de laïcité, il faut aussi répondre aux inégalités sociales, favoriser une meilleure intégration scolaire. »
« En soutenant l’expression de ces jeunes citoyens, nous espérons faire bouger les représentations, souligne Alain Canonne, Délégué général de Solidarité Laïque. Et faire comprendre, comme ils le disent que l’égalité ne peut encore attendre 1, 2, 3 générations. »
Lien vers la tribune : ici